mercredi 31 juillet 2013

Bruce Springsteen - Wrecking Ball

 
Quand on est surnommé le Boss et qu’on a signé l’un des plus beaux albums du monde (Born to Run, pour ne pas le citer, d’ailleurs chroniqué ici), il est inévitable de voir sa production contemporaine comparée – souvent défavorablement – aux grands classiques qu’on a signés des années auparavant. Avec Bruce Springsteen, on l’avoue bien humblement, le Strapontin est resté scotché vers la fin des années 70, époque à laquelle le chanteur pouvait aligner des merveilles comme Darkness on the Edge of Town ou The River, des œuvres qui racontaient une certaine Amérique de losers et de paumés. Passée la consécration d’un Born in the USA, c’est un peu une discographie en dents de scie, diversifiée certes, mais dont aucun album ne sort véritablement du lot.

Wrecking Ball, donc, ne déroge pas à la règle. C’est un album carré et efficace, dont la sonorité se situe dans la lignée de ses prédécesseurs. Au niveau des paroles, par contre, le Boss est sans pitié, peignant le portrait d’un pays saigné à mort par les vautours de la finance (Death to my Hometown) mais dont le peuple reste suffisamment vaillant et solidaire pour triompher des pires évènements (We Take Care of Our Own). Musicalement, c’est varié, au risque même de surprendre, avec des sonorités irlandaises, du gospel, des samples, bref pas vraiment le genre de choses auxquelles le Boss nous a habitués. Le fait est que ça passe plutôt bien, même si on n’y trouve pas le grand frisson qui habitait ses grands classiques.

On se souviendra surtout de ce Wrecking Ball comme la dernière performance du Big Man Clarence Clemons, saxophoniste attitré et bras droit du chanteur depuis ses débuts, décédé l’an dernier. L’album propose d’ailleurs Land of Hope and Dreams, un inédit joué sur scène depuis des années, auquel il apporte sa touche inégalable.

Hargneux dans son message, bigarré dans son approche, Wrecking Ball, s’il ne joue pas dans la même cour que les grands classiques du Boss, possède largement de quoi en remontrer à bien des artistes actuels. Bruce reste Bruce et c’est très bien comme ça. Après tout, c’est tout ce qu’on lui demande.
 
... Mais c'est bien connu, Springsteen, c'est avant tout la scène: ça tombe bien, le Strapontin y était! Pour le compte-rendu détaillé, c'est !

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